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Un bébé de 14 mois convoqué devant la justice à Perpignan
mercredi 29 juillet 2015, par
Neuf sans-papiers dont un enfant et un bébé de 14 mois étaient assignés ce mercredi devant le tribunal d’instance de Perpignan pour l’occupation illégale des locaux du CFA à Perpignan. Décision le 23 septembre.
Mercredi 29 juillet 2015 à 19h40
La justice a convoqué un bébé de 14 mois ce mercredi après-midi devant le tribunal d’instance de Perpignan. Un bébé de 14 mois, un autre enfant de 7 ans et 7 adultes, tous des sans-papiers poursuivis pour occuper illégalement les anciens locaux de la chambre des métiers dans le quartier de la gare à Perpignan depuis le 20 juillet.
"Ceux qui ont fait ça sont ridicules"
Convoquer un bébé c’est impensable explique Nicole Mathieu de la CIMADE : "Ce qui est comique qu’on assigne un bébé de 14 mois qui ne parle même pas. Qui a fait cette erreur, on verra... moi ça me fait rire parce que ceux qui ont fait ça sont ridicules !"
Nicole Mathieu de la Cimade, association d’aide aux sans-papiers.
"Une procédure sauvage"
Maitre Codognès, un des avocats du dossier est aussi scandalisé : "La chambre des métiers peut faire valoir son droit de propriété mais ce qui ne peut pas se concevoir c’est la sauvagerie de la procédure avec des enfants en bas âge qui sont cités, un bébé de 14 mois ! En principe les enfants ne rentrent pas dans les salles d’audience"
Maître Jean Codognès, avocat de Père Manzanarès.
Une trentaine de personnes sont venues soutenir les sans papiers. L’avocat de la chambre des métiers a fait valoir la dangerosité des lieux, l’avocat des familles a expliqué que seuls les bureaux étaient occupés et que tout avait mis en œuvre pour assurer la sécurité des familles.
"Je suis le seul solvable dans cette affaire"
Un bénévole était aussi assigné à comparaître. La chambre des métiers reproche à Pere Manzanarès d’avoir installé les sans-papiers dans les locaux de l’ancien centre de formation. "Je me suis rendu sur place à la demande de la Cimade pour servir d’intermédiaire entre les sans-papiers et la police qui procédait à un contrôle", explique Père Manzanarès. La chambre des métiers demande au bénévole 10 000 euros de dommage et intérêts et 50 euros d’amende par jour d’occupation des lieux. Pour Pere Manzanarès, la procédure a été baclée. "La chambre veut une explusion rapide pour servir ses intérêts. Je suis le seul solvable dans cette affaire, et le seul qui n’occupe pas les lieux."
Pere Manzanarès, bénévole assigné à comparaître.
"On attend maintenant une réaction de la préfecture"
Le jugement sera rendu le 23 septembre, en attendant les familles peuvent rester dans les batiments ce qui satisfait Nicole Mathieu de la Cimade : "L’avocat de la chambre des métiers n’avait pas beaucoup d’arguments alors que notre avocat a su défendre le coté humain social et légal car la loi existe, on doit loger les familles quel qu’elles soient. Elles sont tranquilles jusqu’au mois de septembre, on va pouvoir les aider à s’installer comme il faut en attendant pourquoi pas une décision de la préfecture qui trouvera peut-être à les loger, on espère"
Nicole Mathieu, de la Cimade.
A noter qu’en raison d’une panne de climatisation dans la salle, les audiences de l’après-midi se son tenues dans le hall. Peu avant 17 heures, le président a décidé de réinvestir la salle pour écouter les débats concernant la procédure d’expulsion des sans-papiers.