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L’éducation nationale régie par la logique des finances.
lundi 10 octobre 2011
Dérèglementation, casse des statuts et précarisation visant à économiser les moyens humains
« Innovations » ou « comment assurer l’éducation minimum avec le moins de moyens »
Dérèglementation, casse des statuts et précarisation visant à économiser les moyens humains
« Innovations » ou « comment assurer l’éducation minimum avec le moins de moyens »
Dans l’Académie de Montpellier, CLAIR et ECLAIR sont en route, Collèges Lycées Ambition Réussite et regroupements d’Ecoles Collèges Lycées Ambition Réussite qui vont « s’attacher à la réussite des enfants en suivant leur parcours personnalisé de l’école primaire jusqu’en lycée ».
Dans l’Académie, cela concerne 325 établissements à la rentrée 2011 : dans le département des PO, le lycée professionnel de Villelongue-del-Monts et les 2 réseaux ECLAIR de Sévigné et Pons.
Innovation
Qu’on ne s’y trompe pas. Un vaste chantier est lancé pour « faire mieux avec moins de moyens humains et moins d’argent ». Les seules innovations qui seront retenues, validées par une évaluation financière, seront celles qui feront faire des économies. La logique d’innovation est purement comptable et le Ministère a « choisi » les zones d’Éducation prioritaire pour y faire ses expériences.
La réalité de Sévigné collège de ZEP , par exemple
Pour « un climat scolaire favorable » :
– Trois personnes de moins à la Vie Scolaire… donc un fonctionnement à flux tendu.
– Des arrêts maladie, non remplacés en Vie Scolaire, dus à la fatigue et à la tension nerveuse.
Pour « une transmission des savoirs réussie » :
– Une classe de quatrième fermée et les effectifs de ce niveau qui grimpent à 28.
– Des dédoublements de classe prévus en juin pour le travail CM2-6ème mais qui se soldent en groupes entiers.
– La focalisation sur le socle commun et les validations d’items de compétence au détriment des autres projets.
Pour « une équipe stable et motivée » :
– Le recrutement de quatre préfets des études.
– Des temps de concertation entre collègues qui se rajoutent au temps de travail, sans compensation financière.
Déréglementation et mise au pas.
La mesure phare de ce dispositif est le recrutement par le chef d’établissement lui-même de son personnel sous profil, en dehors du mouvement national de mutation. Ces postes profilés sont assortis d’une lettre de mission individualisée de 3 ans. Les personnels qui n’adhèreraient pas au projet de l’établissement seraient encouragés à la quitter.
Pour aider la direction dans l’application des directives ministérielles, des professeurs nommés préfets des études, à la fois proches de leurs collègues, impliqués par un semblant de concertation lors de conseils (alors que toute décision et tout projet émanent du Ministère) et par une prime dont le montant est décidé « à discrétion ». Cette restructuration avec organisation pyramidale a déjà été éprouvée à Télécom et à la poste lors de la privatisation. Nous suivons le même shéma.
Une lutte collective se met en place.
Une délégation de personnels a été reçue mercredi 5 septembre par l’Inspecteur d’Académie pour s’opposer à la baisse des moyens et rappeler les promesses faites l’année précédente (moyens constants).
Les personnels n’ont récolté que mépris, un ton tranchant, le rappel de la LOLF, de leur responsabilité de citoyens élisant président, députés, sénateurs… Ils n’ont rien obtenu sinon des remarques sur leurs avantages de professeurs, la honte que représente les arrêts pour dépression nerveuse, l’option pôle emploi pour ceux qui ne sont pas contents. La
délégation a prévu de réunir l’ensemble du personnel et d’alerter les parents et la presse.
Organisons nous collectivement
pour refuser le dispositif Éclair
et avec lui :
– la destruction de l’éducation prioritaire et la création d’une école au rabais
– la casse du service public d’éducation
– la mise en concurrence des établissements et des personnels
– la casse du statut (recrutement, mutations, salaire au mérite, horaires)
– le renforcement du pouvoir hiérarchique et le management de type entreprise
Nous vous invitons à une réunion pour la création d’un
collectif départemental de lutte contre le dispositif éclair
JEUDI 20 OCTOBRE à 18h00
au local de Sud éducation 66
Maison des Syndicats
8, rue de la Garrigole
(quartier Saint Assiscle)
66000 Perpignan