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Une résurgence anarchiste
samedi 17 mars 2012
Une résurgence anarchiste
Les Jeunesses Libertaires dans la lutte contre le franquisme
La F.I.J.L. dans les années 1960
Salvador Gurucharri - Tomas Ibañez
Surmontant la dispersion des militants après 1939, le mouvement libertaire espagnol réussit à maintenir ses organisations dans l’exil, malgré une longue suite d’affrontements internes.
Dans ce contexte, et après le déclin des guérillas urbaines menées, entre autres, par Sabaté et par Facerías, quelques jeunes grandis dans l’exil et d’autres arrivés d’Espagne, cherchaient, avec l’aide de quelques vieux camarades, un nouveau cadre pour le mouvement libertaire : il s’agissait d’intensifier la création de groupes dans la péninsule et de donner la priorité à l’action directe pour miner l’État fasciste. C’est ainsi qu’avec l’accord de la CNT naquit en 1961 Défense Intérieure, (D.I), organisme destiné à mener à terme des actions armées, et qui promettait une nouvelle étape où l’action libertaire retrouverait tout son sens et toute sa force. Des militants des Jeunesses libertaires comme les frères Gurucharri ou Octavio Alberola, et de vieux lutteurs de la trempe de García Oliver ou de Cipriano Mera parièrent honnêtement pour le DI, tandis que la direction de la CNT le sabotait de façon systématique. Malgré cela, entre 1962 et 1970 une cinquantaine d’actions furent réalisées, par le DI au tout début puis par les Jeunesses Libertaires et le Groupe premier de Mai après la suppression formelle du DI en 1965. Parmi ces actions le rapt du représentant de l’Espagne au Vatican monseigneur Marcos Ussía, et divers attentats manqués contre le dictateur Francisco Franco.
L’hostilité croissante de la direction du Mouvement libertaire, qui était entre les mains de personnes comme Federica Montseny ou Germinal Esgleas, les exécutions de Delgado et Granado, les arrestations de militantes en Espagne et les rafles des autorités françaises con-tre les secteurs les plus actifs de l’exil finiront par étouffer cette tentative. Les illusions d’une nouvelle génération de libertaires se voyaient ainsi frustrées, mais tandis qu’échouait la tentative de renouveler et de relancer les organisations historiques de l’anarchisme ibérique, ces jeunes libertaires trouvaient dans les mouvements qui firent éclore Mai 68 et dans le contact avec d’autres jeunes anarchistes européens la possibilité d’une action révolutionnaire en marge des anciennes structures.
400 pages, 19 euros
Acratie, l’Essart, 86310 La Bussiere